Mise à jour le 22 janvier 2020 à 10:28

Enfin, Volkswagen en Algérie. Après des négociations marathoniennes entre Volkswagen, le groupe Sovac et le ministère de l’Industrie et des Mines d’Algérie, le pays va accueillir la prochaine usine d’assemblage des voitures de la marque en Afrique, suite au contrat signé au siège du ministère dimanche 27 novembre 2016.

L’usine Volkswagen en Algérie produira 12 000 unités de véhicules en 2017

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Les rumeurs courraient déjà en début d’année que Volkswagen aurait acheté le terrain de son usine dans la zone industrielle de Sidi Khettab aux environs de Relizane, à 320 km à l’ouest d’Alger, et que le groupe recevait en visite à Berlin le ministre Abdeslam Bouchouareb pour enclencher les négociations. Une année presque révolue, le projet propose des chiffres alléchants pour les contractants.

Le budget de 250 millions d’euro, confiait le PDG de Sovac au journal digital algérien TSA, est investi dans ce projet qui ambitionne de produire 500 000 unités de véhicules à l’horizon 2019, s’enthousiasme de son côté le ministre de l’Industrie et des Mines. Les 1800 emplois directs et les 3500 indirects suffisent pour corroborer l’euphorie du ministre.

Les intentions de Volkswagen en Algérie d’atteindre une productivité de 100 véhicules par jour, à l’orée de 2020, compensent largement les investissements débloqués, compte tenu des bénéfices de l’offshore sur le continent en coût de production et en perspectives de pénétration des marchés maghrébin et africain depuis ce pays.

Pourquoi installer l’usine Volkswagen en Algérie plutôt qu’au Maroc ?

volskwagen en algerieCette implantation de Volkswagen en Algérie, plutôt qu’au Maroc, a justement été encouragée, en partie, par la présence pérenne de la marque sur le marché algérien par l’intermédiaire du groupe Sovac (depuis 1999). Les algériens étant plus familiers de la marque, la demande se trouvent y être plus prononcé qu’au Maroc où il est difficile de tenir tête à Renault qui dispose de deux usines (à Tanger et à Casablanca). Renault est aussi relativement déjà établi en Algérie – Mercedes de même – mais, là au moins, Volkswagen a de bons repères.

Volkswagen en Algérie : l’onde de choc du Diesel Gate

Apparemment, l’hémorragie financière du Diesel Gate n’a pas atrophié la volonté de l’empire Volkswagen de renforcer sa présence en Afrique après son usine d’Afrique du Sud. C’est même, paradoxalement, par un instinct de survie que le géant allemand débarque en Algérie, plus seulement vous y vendre mais pour y produire.

Volkswagen a essuyé une correction faramineuse de 15 milliards de dollars en dédommagement de la justice et de ses 500 000 clients américains pour avoir intentionnellement corrompu, par le biais d’un logiciel, le fonctionnement des systèmes antipollution de leurs véhicules après homologation. Le logiciel ayant été installé sur 11 millions de ses véhicules, la firme se mord les doigts que l’Europe n’affiche d’aussi draconiennes mesures.

Depuis l’arrivée de Matthias Müller à la tête de Volkswagen pour étouffer le scandale, le constructeur a retranché un milliard d’euro des investissements en recherche et développement, revu le nombre de son offre d’emploi de 30 000 postes dans le monde entier et s’est engagé dans le défi de lancer 30 modèles de véhicules électriques d’ici 2025. C’est en ces orageuses circonstances que le besoin urgent de profiter des opportunités de l’offshore au Grand Maghreb, en implantant une usine de Volkswagen en Algérie, s’exprime.